Holodomor

Le Holodomor est un terme désignant la partie particulièrement ukrainienne des famines soviétiques de 1931-1933. En particulier meutrière dans les régions agricoles, cette famine fit, selon les estimations, de 3 à 5 millions de personnes en...



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Scène de rue à Kharkiv en 1932.
Scène de rue à Kharkiv en 1933.

Le Holodomor (en ukrainien : голодомо́р, littéralement «extermination par la faim») est un terme désignant la partie particulièrement ukrainienne des famines soviétiques de 1931-1933. En particulier meutrière dans les régions agricoles, cette famine fit, selon les estimations, de 3[1] à 5[2] millions de personnes en Ukraine pour un nombre allant entre 4, 5[3] et 8 millions de morts dans la totalité de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). La majorité des historiens estime le nombre de victimes d'origine ukrainienne, incluant celles résidant en dehors de la République socialiste soviétique d'Ukraine - les plaines du Kouban et le Caucase du Nord étant alors aussi peuplés d'Ukrainiens - supérieur à 4 millions[4], [5].

Au contexte général des brutales politiques de collectivisation et de «dékoulakisation» du gouvernement soviétique, exacerbées par la résistance acharnée de la paysannerie[6], s'ajoutèrent les mauvaises conditions climatiques des années 1931-33[7][8]. Ceci entraîna une situation critique, toujours aggravée par des réquisitions excessives du gouvernement sur la production des kolkhozes. Face au spectre grandissant d'une terrible famine, le gouvernement chercha alors à dissimuler l'ampleur de la tragédie en filtrant les informations et en empêchant, par de sévères restrictions de déplacement, un exode massif. Il revint aussi partiellement sur sa politique d'origine, réduisant par exemple les réquisitions dans les régions les plus touchées et en organisant l'envoi d'aides alimentaires et fouragères dans les régions sinistrées (576 400 tonnes au printemps 1933) [9], [10].

Cet épisode tragique de l'histoire a été occulté ou minimisé par les autorités soviétiques jusque vers la fin des années 1980 (perestroika et glasnost). Depuis la chute de l'URSS, l'ouverture des archives sert à redécouvrir cette période, dont l'étude est cependant quelquefois influencée par des enjeux politiques, surtout depuis l'indépendance de l'Ukraine[11], [12].

Deux points sont spécifiquement controversés dans l'analyse des causes et des forces motrices de l'Holodomor. D'une part, la question de savoir si les autorités soviétiques ont volontairement aggravé, ou alors artificiellement créé cette famine (accusation de crime contre l'humanité) [13]. D'autre part, la question de savoir si la famine fut particulièrement dirigée contre la population ukrainienne (qualification de génocide). Cette qualification ne fait pas, à ce jour, l'unanimité parmi les historiens[14].

Fin 2006, l'Ukraine a officiellement qualifié l'Holodomor de génocide, qualification reconnue par certains pays. Pour le Parlement européen, le Holodomor est une famine artificielle, qu'il qualifie de «crime contre le peuple ukrainien et contre l'humanité»[15]. Le caractère génocidaire de cette famine est contesté par le Kazakhstan et la Russie — cette dernière arguant surtout que l'Ukraine n'a pas été l'unique république touchée[16] — et n'est pas reconnu par l'ONU. Le terme même de«Holodomor», qui semble avoir été employé la première fois à la fin des années 1980, suggère le caractère intentionnel de la famine[17].

Contexte : la collectivisation à partir de 1928

Affiche de propagande soviétique : «Viens camarade rejoindre notre kolkhoze !»

En 1928, avec le premier plan quinquennal, le pouvoir soviétique remet en chantier la collectivisation de l'agriculture qui avait été suspendue entre 1921 et 1927, durant la mise en œuvre de la Nouvelle politique économique (NEP). Cette collectivisation réorganise la production agricole en instaurant le kolkhoze comme unité de base. Elle implique l'expropriation du monde paysan et surtout des plus riches d'entre eux, les koulaks. Elle implique aussi la prise de contrôle directe de la production agricole par l'État et la possibilité de ponctionner encore plus l'agriculture au profit du secteur industriel et urbain. Ce ponctionnement se fait obligatoirement au détriment des intérêts de la totalité de la paysannerie ; et plus la région est fertile, plus elle est ponctionnée.

En Ukraine, l'État collecte 30 % de la production dès 1930, 41, 5 % en 1931. En 1932, il est prévu de collecter 32 % qui plus est qu'en 1931. Ce niveau de prélèvement, qui menace la simple survie des paysans, provoque chez ces derniers toutes sortes de manœuvres pour soustraire le maximum des récoltes à la collecte. Pour faire face à cette opposition, le pouvoir central forme des brigades de choc recrutées au sein des Komsomols (jeunesses communistes) et des communistes des villes[18], [19].

Le déroulement de la famine de 1932-1933 en Ukraine

Le 7 août 1932 est promulguée une loi connue sous le nom de «loi des épis» qui sert à condamner à dix ans de camp ou à la peine de mort «tout vol ou dilapidation de la propriété socialiste». De juin 1932 à décembre 1933, 125 000 personnes sont condamnées, dont 5 400 à la peine capitale, certains pour avoir volé quelques épis de blé ou de seigle dans les champs.

Malgré ces mesures répressives, les objectifs de la collecte dans les principales régions céréalières sont loin d'être atteints si bien que le bureau politique doit envoyer en Ukraine et dans le Caucase du Nord des commissions extraordinaires présidées respectivement par Molotov et Kaganovitch pour mettre au pas les structures locales du Parti. En dépit de la brutalité avec laquelle agit la commission présidée par Molotov, celle-ci autorise alors des réductions conséquentes du niveau de réquisition exigé dans plusieurs régions ukrainiennes[20], [21].

Carte de la famine de 1932-1933 sur le territoire ukrainien.

Lors d'une réunion des secrétaires de district du parti, une résolution est prise qui illustre bien l'état d'esprit de de la commission : «à la suite de l'échec spécifiquement honteux du plan de collecte des céréales, obliger les organisations locales du Parti à casser le sabotage organisé par les éléments koulaks contre-révolutionnaires, anéantir la résistance des communistes ruraux et des présidents de kolkhoze qui ont pris la tête de ce sabotage.»[19] C'est ainsi qu'au cours du mois de novembre 1932, 5 000 communistes ruraux et 15 000 kolkhoziens sont arrêtés dans le Caucase du Nord. À partir de décembre, ce sont des villages entiers qui sont déportés, nommés «colons spéciaux». Pour l'administration du Goulag, l'arrivée de déportés qui étaient de 71 000 en 1932 passe à 231 000 en 1933. Mais les objectifs de la collecte ne sont toujours pas atteints, et la prochaine étape consiste à réquisitionner l'ensemble des stocks, y compris ceux prévus pour les semences, ce qui revient à directement affamer les paysans. Le Politburo met en place dans chaque district des commissions spéciales (les troïki) sur le modèle de celles dirigées par Molotov et Kaganovich, chargées de veiller à l'application des réquisitions et d'appliquer la peine de mort contre les paysans récalcitrants[22], [23].

En Ukraine, les communistes locaux d'un rang hiérarchique élevé ont beau plaider la nature contre-productive d'une telle politique, qui ne permet pas d'assurer la production de l'année suivante, Molotov reste inflexible. La famine atteint alors un tel niveau que les paysans quittent les villages et tentent de partir vers les villes. Une circulaire du 22 janvier 1933 ordonne aux autorités locales et au Guépéou d'interdire «par l'ensemble des moyens les départs massifs des paysans d'Ukraine». De nombreux barrages sont installés par l'armée sur les routes d'Ukraine afin d'empêcher l'exode de paysans fuyant la famine. Au cours du seul mois de février 1933, 220 000 personnes sont arrêtées sur la base de ce décret et 190 000 d'entre elles réexpédiées dans leurs village, condamnées à mourir de faim[24].

La campagne de réquisition s'accompagne d'une vague de terreur. Le parti communiste ukrainien est épuré. Plusieurs milliers de ses cadres, accusés de faciliter les sentiments nationalistes, sont exécutés ou déportés. La répression vise spécifiquement les fonctionnaires locaux qui avaient pris l'initiative de distribuer du blé aux familles paysannes affamées[25].

C'est au printemps 1933 que la mortalité atteint les plus hauts sommets. À la faim s'ajoute le typhus. Au total, en Ukraine, les morts se comptent par millions, alors même que l'URSS exportait des quantités importantes de céréales durant la même période. En 2000, les statistiques portent toujours la trace de cette catastrophe démographique[26].

Devant la menace de déstabilisation que fait courir la famine à l'Ukraine ainsi qu'à la totalité de l'URSS, les autorités centrales prennent particulièrement tardivement des mesures pour limiter l'ampleur de la catastrophe. Entre janvier et juin 1933, une trentaine de résolutions sont prises pour venir en aide aux régions les plus touchées par la famine. Au total, 320 000 tonnes de grains sont envoyées[27], la distribution s'opérant «sur une base de classe»[28]. Les ouvriers, les paysans pauvres œuvrant dans les kolkhozes et les familles dont au moins un membre appartient à l'armée rouge sont les premiers bénéficiaires de ces aides, alors que les directives excluent «les koulaks, les contre-révolutionnaires et les parasites»[28]. Les villes bénéficient davantage de ces aides, tandis que les campagnes sont nettement plus touchées par la famine.

Bilan de la famine

À la fin 1933, au terme de la famine, l'Ukraine apparait comme une des régions les plus touchées par le désastre. Le taux de mortalité annuel pour mille habitants dans les campagnes passe de 100 en 1926 à 188, 6 en 1933 dans la totalité de l'URSS, mais atteint 367, 7 en Ukraine cette même année[29]. Nicolas Werth distingue la «zone de la faim» du reste de l'URSS où, néenmoins, rédigé-il, les pertes démographiques ne furent pas négligeables : par exemple, la région de Moscou où la mortalité augmente de 50 % entre janvier et juin 1933. L'Ukraine est membre de la «zone de la faim», mais proportionnellement d'autres régions ont été tout autant touchées : les contrées cosaques du Kouban et du Don, peuplées surtout d'Ukrainien, mais aussi la région de Stavropol, la basse et la moyenne Volga[19]. La population kazakhe a proportionnellement toujours plus souffert de la famine, puisque le taux de mortalité a atteint de 33 à 38% de la population[30]. Quoique la famine ait laissée des stigmates profondes dans la démographie de l'Ukraine, la sortie de crise est extrêmement rapide après 1933. En Ukraine, l'espérance de vie fut même plus élevée après que avant la crise, tandis qu'elle ne remonte que progressivement dans le reste de l'URSS[31].

Le bilan exact de la famine ukrainienne divise les chercheurs et a fait l'objet d'estimations particulièrement variables. Plusieurs difficultés expliquent ces divergences. La première vient du traitement des sources statistiques soviétiques des années 1930, fréquemment falsifiées et entachées d'erreurs méthodologiques. Le recensement de janvier 1937, qui donnait une estimation de la population soviétique inférieure de six millions à celle officiellement avancée par les autorités, a surtout fait l'objet d'une censure de la part du pouvoir avant d'être remplacé par un nouveau recensement artificiellement réévalué en 1939[32]. À ce problème de traitement des archives s'ajoute l'obligation de distinguer le bilan de la famine comme tel de la totalité des pertes démographiques qu'ont connu l'Ukraine et le reste de l'Union soviétique entre la fin des années 1920 et le début de la Deuxième Guerre mondiale, surtout d'autres désastres comme la dékoulakisation et des grandes purges des années 1930. Enfin, la totalité de l'URSS a connu de profonds bouleversements aux cours d'une période qui fut marquée par un mouvement sans précédent d'industrialisation et d'urbanisation[33]. Alors que 18 millions de personnes ont été envoyées au Goulag sous la dictature de Staline[34], des peuples entiers ont été déportés (Allemands de la Volga, Tchétchènes, Tatars de Crimée... ) et plusieurs républiques — dont l'Ukraine — ont fait l'objet d'une politique délibérée de russification. Ces évènements ont rendu spécifiquement complexe l'analyse des données démographiques de la période.

Dans The Harvest of Sorrow, paru en 1986, l'historien britannique Robert Conquest évalue à 5 millions le nombre de victimes ukrainiennes de la famine, pour un total de 7 millions de morts de morts dans la totalité de l'URSS, estimation que l'auteur juge «modérée»[35]. Robert Conquest fonde surtout son bilan sur l'écart constaté entre les projections démographiques des statisticiens soviétiques dans les années 1920 et les recensements des années 1930, en essayant de prendre en compte l'impact de la dékoulakisation et les mouvements de populations entre l'Ukraine et le reste de l'Union soviétique, tout en soulignant la difficulté de l'exercice d'évaluation. Il note que les estimations officieuses des responsables soviétiques variaient elles mêmes entre 4, 5 et 10 millions de morts[36] et estime que le nombre de victimes ukrainiennes représente 19% de la population d'Ukraine et 80% de la totalité des personnes tuées par la famine entre 1931 et 1933.

Plusieurs auteurs ont avancés des bilans plus lourds que celui retenu par Robert Conquest . L'historien américain James Mace a estimé à 7, 5 millions le nombre de morts ukrainiens dus à la famine[37]. En se contentant de reprendre les écarts entre les projections démographiques des années 1920 et les chiffres du recensement de 1937, certains auteurs ukrainiens ont avancés des chiffres fantaisistes, atteignant jusqu'à 15 millions de victimes[38]. L'Ukraine a officiellement retenue une fourchette de 7 à 10 millions de morts, estimation reprise telle quelle par l'ONU[39].

À l'inverse, d'autres estimations tendent à revoir à la baisse le nombre de victimes. Dans un ouvrage paru en 2004, Stephen Wheatcroft et Robert W. Davies ont critiqué la méthodologie de Robert Conquest pour aboutir à un bilan nettement moins lourd de la famine, estimé à 4, 5 millions sur la totalité du territoire soviétique, dont 3-3, 5 millions de morts en Ukraine[40]. L'historien ukrainien Stalislav Kulchytsky, œuvrant à partir des archives soviétiques récemment ouvertes, avance prudemment le chiffre de 3, 3 millions de victimes dans la RSS d'Ukraine, pour une fourchette plus sure de 3-3, 5 millions de morts[41]. En évaluant le nombre de victimes de la famine en Ukraine entre 3, 5 et 3, 8 millions, à laquelle elle ajoute les morts de la région du Kouban, les paysans ayant fuit l'Ukraine et les millions d'ukrainiens «russifiés» après décembre 1932, Andrea Graziosi estime que la «population ethnique ukrainienne» a diminué de 20 à 25%[42]. Un collectif de démographes français et ukrainiens a récemment donné, sur la base de méthodes statistiques complexes, un bilan de 2, 6 millions de morts en Ukraine lors de la famine[43]. Selon John-Paul Himka, professeur d'histoire à l'université de Toronto, la totalité des études démographiques menées suite à l'ouverture des archives soviétiques donnent un bilan amoindri de la famine, localisé dans une fourchette comprise entre 2, 5 et 3, 5 millions de morts[44]. Ainsi, les données des Archives de la Fédération de Russie donnent les chiffres suivants de mortalité en Ukraine (sans inclure la population d'origine ukrainienne hors Ukraine et en incluant la population non-ukrainienne de l'Ukraine)  : 668 000 personnes pour 1932 et 2, 1 millions pour 1933, au total : environs 2, 8 millions de morts, incluant la mort naturelle mais n'incluant pas la mort des nourissons de moins d'un an[45].

Enfin, de nombreuses estimations intermédiaires ont été retenues, fréquemment comprises entre 4 et 5 millions de morts[19], [38], [46].

Controverse sur le qualificatif de génocide

De nombreux chercheurs, ukrainiens ou non[47], soutiennent que cette famine fut un génocide car elle résulterait de la volonté délibérée de Joseph Staline de détruire la nation ukrainienne comme ensemble politique et entité propre, en s'attaquant à sa racine ainsi qu'à ses représentants les plus nombreux, les paysans ukrainiens répartis sur les territoires de l'Ukraine et du Kouban.

À titre de référence, l'article 6 du statut de la Cour pénale mondiale définit le génocide comme «l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel»[48] et surtout la «soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle». Certains historiens appliquent cette définition au Holodomor[49], [50], [51].

Raphaël Lemkin, juriste juif polonais réfugié en 1941 aux États-Unis, qui a découvert, en 1943, le terme et le concept de génocide et qui l'a fait valoir en premier lieu au Tribunal de Nuremberg puis à l'ONU en 1948, a traité explicitement dans ses différents rédigés Holodomor comme un génocide d'une classe sociale (paysannerie). Selon Lemkin, la condition d'un génocide n'est pas uniquement l'expression d'une volonté affirmée de détruire un groupe mais en particulier la mise en place d'une organisation pour se faire. Il assimila au génocide la destruction «culturelle» d'un groupe (atteinte à la langue, aux coutumes, à la religion spécifique, aux croyances locales etc. ). Ces idées n'ont cependant pas été acceptées dans leur intégralité par les instances mondiales qui ont préféré garder la définition plus étroite, basée sur la destruction (élimination de masse) immédiate d'un groupe ethnique, plutôt que celle de ses fondations principales. Le texte de la Convention de 1948 sur la répression du génocide voit, entre autre, le terme de «classes» supprimé à la demande de l'Union soviétique. Cette modification marque un recul comparé au texte de l'acte d'accusation des principaux criminels de guerre à Nuremberg.

De l'autre côté, les contestataires du génocide contre le peuple ukrainien, comme Viktor Kondrachine[52], arguent que plusieurs millions de Russes et de Kazakhs ont aussi péri durant cette période[53]. Les recensements soviétiques avant et après la famine auraient démontré des baisses de population proportionnellement identiques ou alors supérieures dans certains régions russes et kazakhes comparé à l'Ukraine[54]. De plus, une autre grande famine, celle de 1921, génèrée, elle aussi, par les réquisitions et les répressions des bolcheviks au cours de la période dite du «communisme de guerre», avait entraîné la mort de 3 millions de paysans, surtout russes, vivant sur la Volga. Plusieurs chercheurs russes indiquent les similitudes des méthodes répressives ayant amené à ces deux grandes famines, mais aussi à celle de 1946-1947[55]. Même avant l'avènement du régime communiste, la Russie (et l'Ukraine qui en faisait partie) ont connu plusieurs autres famines meurtrières : celle de 1891 qui a touché 40 millions de personnes et en a tué 2, celle de 1900-1903 qui en a tué 3 millions, celle de 1911 - 2 millions de personnes[56]. Cependant, une des différences principales réside dans le fait que les autres famines, y compris celle de 1921, n'ont jamais été masquées, au contraire de la famine de 1932-33, ce qui a permis d'acheminer de l'aide mondiale à leurs victimes.

Proche des opinions de V. Kondrachine lors de la rédaction du Livre noir du communisme, Nicolas Werth explique dans une interview au journal Le Monde, suite à l'exhumation des lettres de Staline, l'évolution de sa position : «Est-ce un génocide ? Plutôt oui. Comparé aux autres famines qui ont touché l'Union soviétique, celle-ci se distingue par la volonté d'éradiquer le nationalisme et de punir les paysans. Elle a été volontairement aggravée. Il y a une spécificité»[57].

Les analystes qui rejettent le terme de génocide insistent sur le caractère non-ethnique de la tragédie résultant de la politique de collectivisation forcée des paysans soviétiques, de réquisitions excessives de leurs récoltes et de la dékoulakisation. Pour eux, il n'existerait pas de directive prouvée qui ordonnerait une action ciblée des autorités soviétiques contre la nation ukrainienne dans son ensemble, mais plutôt contre une classe sociale, les paysans aisés, dits les koulaks.

Ainsi, Stephen Wheatcroft[58] soutient que la famine a été une conséquence accidentelle de politiques mal conçues et que l'Ukraine a spécifiquement souffert pour des raisons démographiques[59]. Selon cet historien, il ne s'agit par conséquent pas d'une famine volontairement génèrée par les dirigeants soviétiques pour réprimer le nationalisme ukrainien.

Une critique identique a été formulée par John Arch Getty, professeur à l'université de Californie à Los Angeles, pour qui «les victimes de famines causées par la stupidité et l'incompétence d'un régime» ne peuvent pas être mise sur le même plan que «le gazage délibéré des juifs»[60]. Pour sa part, l'historien Arno Joseph Mayer estime «qu'en définitive, la pleine responsabilité de ce drame revient à Staline ainsi qu'à ses partisans qui s'obstinèrent à aller de l'avant [... ] aveuglés par leur volonté d'industrialiser rapidement le pays et de perfectionner ses capacités militaires, mais aussi par l'exaspération que leur inspiraient les moujiks.» Cependant, il note que «étant donné que leur violence relevait de la terreur répressive, et malgré le recours aux boucs émissaires ainsi qu'aux rumeurs de complot, elle fut principalement instrumentale. On imagine mal que Staline ait organisé délibérément un génocide de la paysannerie ukrainienne surtout, pour couper court au nationalisme naissant de cette province. En fait la famine irlandaise de la seconde moitié des années 1840 [... ] forme un parallèle bien plus proche que le judéocide des années 1940.»[61] Parlant de 4 millions de morts en Ukraine et de 7 millions dans la totalité de l'URSS, Jean-Jacques Marie rejette aussi la thèse du génocide[62].

Le 28 novembre 2006, le Parlement ukrainien a voté la qualification de génocide pour la grande famine, en rendant sa contestation passible de poursuites légales[63]. L'argument est que l'Ukraine, essentiellement les paysans ukrainiens, mais aussi les cosaques de Kouban qui sont les descendants des cosaques zaporogues ukrainiens déportés à la fin du XVIIIe siècle par l'impératrice Catherine II de Russie suite à leur ultime révolte contre l'Empire Russe, auraient été soumis à un régime particulièrement sévère comparé aux autres parties de l'URSS [64]. Un zèle spécifique dans les réquisitions des vivres vis-à-vis des paysans ukrainiens qui montraient une démotivation pour la collectivisation stalinienne fut appliqué par les escadrons de la «Commission extraordinaire pour la réquisition du blé» (TchKhK) dirigée par Viatcheslav Molotov en novembre 1932. Ce zèle allait jusqu'aux confiscations complètes de la récolte (natoural'nyï chtraf) des paysans qui ne coopéraient pas[65]. Molotov n'hésite pas à se rendre en personne dans l'Ukraine affamée par l'Holodomor pour inciter les communistes défaillants à rester fermes vis-à-vis des paysans révoltés et décimés par la faim.

De plus, le régime stalinien ayant installé un dispositif limitant les migrations des populations au sein de l'URSS, les frontières de l'Ukraine furent fermées. Le passeport intérieur, avec un tampon attachant son propriétaire à son lieu de résidence, était un héritage de la Russie impériale, et rendu toujours plus strict par les autorités soviétiques. Les paysans quant à eux n'avaient même pas droit au passeport et par conséquent aucun droit non seulement pour déménager, mais non plus pour se déplacer. Cependant, un flot de paysans affamés avait pu affluer au nord pour se réfugier en Biélorussie, assez épargnée par la famine[66]. De plus, il fut légalement interdit de porter secours et assistance aux «koulaks» qui pouvaient déambuler dans les villes.

Interprétations officielles récentes d'Holodomor

Déclaration des Nations-Unies

Le 10 novembre 2003, une déclaration aux Nations Unies en lien avec le 70e anniversaire de la «grande famine en Ukraine de 1932-1933» rappelle le devoir de mémoire envers les victimes, qu'elles soient ukrainiennes, russes, kazakhes ou d'une autre nationalité[67]. L'ONU ne place pas cependant l'Holodomor parmi les quatre génocides répertoriés du XXe siècle.

Le 31 octobre 2008, la Fédération russe à opposé son droit de veto à la demande de commémoration des 75e anniversaire d'Holodomor porté à l'ordre du jour de l'Assemblée Générale de l'ONU[68].

Reconnaissance ukrainienne du génocide

Commémoration de l'Holodomor en Ukraine.

L'Ukraine, à l'automne 2006, avec l'arrivée d'un nouvel ordre politique suivant la Révolution orange, légifère en qualifiant juridiquement l'époque de l'Holodomor comme un génocide : déclaration assortie de peines pour négationnisme pour les personnes qui en discuteraient la nature.

Selon le président ukrainien Viktor Iouchtchenko, Holodomor n'avait pas de "cause naturelle", il avait été planifié par les autorités soviétiques dans le cadre du programme de collectivisation des terres et de confiscation des grains, pour tuer les "aspirations nationales" des Ukrainiens, dont 92 % vivaient dans les villages. Le traitement simultané des questions nationale et paysanne forme, selon lui, à la particularité de l'Holodomor, entre fin 1932 et l'été 1933. [69]

Reconnaissance de génocide dans d'autres pays

Pays ayant reconnu le Holodomor comme génocide

Actuellement, 16 pays ont reconnu Holodomor comme génocide : Argentine[70], Australie[71], Autriche[72], Brésil[73], Canada[74], Chili, Colombie[75], Estonie[76], Équateur[77], Slovaquie[78], Espagne, Géorgie[79], Hongrie[80], Lituanie[81], Pologne[82], États-Unis[83].

Résolution du Parlement européen

Le Parlement européen reconnaît Holodomor en Ukraine comme «un crime effroyable perpétré contre le peuple ukrainien et contre l'humanité» sans pour tout autant lui donner une qualification de «génocide»[84].

La résolution fait ainsi une «déclaration au peuple ukrainien, et surtout aux survivants de l'Holodomor qui sont toujours en vie, ainsi qu'aux familles ainsi qu'aux proches des victimes». La résolution "condamne résolument ces actes commis contre la population rurale d'Ukraine, caractérisés par une extermination et des violations massives des droits de l'homme et des libertés". Le Parlement exprime ensuite sa "sympathie à l'égard du peuple ukrainien victime de cette tragédie, et rend hommage à ceux qui sont décédés en conséquence de la famine artificielle de 1932-1933". Selon la résolution adoptée par le Parlement Européen, la famine de l'Holodomor de 1932-1933 "a été planifiée de manière cynique et cruelle par le régime stalinien pour imposer la politique soviétique de collectivisation de l'agriculture contre la volonté de la population rurale d'Ukraine".

Les députés pensent que «la commémoration des crimes contre l'humanité perpétrés au cours de l'histoire de l'Europe devrait permettre d'éviter la répétition de crimes identiques à l'avenir» et soulignent que «l'intégration européenne se fonde sur la volonté de surmonter les évènements tragiques du XXe siècle et que cette réconciliation avec une histoire complexe ne dénote en rien un sentiment de culpabilité collective, mais qu'elle forme une base solide sur laquelle il sera envisageable de construire un avenir européen commun fondé sur des valeurs communes.»

Les députés invitent enfin les États issus de l'éclatement de l'Union soviétique à «permettre un libre accès aux archives relatives à la grande famine d'Ukraine de 1932-1933, qui pourront être ainsi examinées en profondeur pour que l'ensemble des causes et conséquences de l'Holodomor soient révélées et étudiées en détails[85]

Les propositions françaises de reconnaissance du génocide ukrainien

En France, en novembre 2006, le député conservateur (UMP) Christian Vanneste a déposé une proposition de loi relative à la reconnaissance du génocide ukrainien[86]. Au titre de la nouvelle législature, il dépose à nouveau la proposition de loi le 9 octobre 2007[87], proposition cosignée par plus de trente députés centristes et conservateurs.

Notes et références

  1. Stanislav Kulchitsky, «La famine en URSS en 1932-1933», Infographie de RIA Novosti.
  2. Robert Conquest , Sanglantes moissons : la collectivisation des terres en URSS, Paris, 1995
  3. [réf.  incomplète]Stephen Wheatcroft, Robert W. Davies, The Years of Hunger : Soviet Agriculture, 1931-1933, Palgrave, 2004.
  4. Voir par exemple Nicolas Werth, Case Study : The Great Ukrainian Famine of 1932-33, avril 2008.
  5. La Commission Mondiale d'enquête sur la famine de 1932-33 faite en 1984 par Congrès mondial ukrainien a estimé le nombre de morts à au moins 4, 5 millions en Ukraine ainsi qu'à 3 millions ailleurs en URSS Mondial Commission of Inquiry Into the 1932–33 Famine in Ukraine.
  6. Moshe Lewin énumère différends stratagèmes utilisées par les paysans soviétiques pour résister à la collectivisation : battage délibérément insuffisant, récupération des épis avant la moisson et en particulier abattage massif du bétail menacé d'être réquisitionné par l'État. Selon l'auteur, «Le coup que ce phénomène porta à l'économie nationale fut pire toujours que les dommages infligés onze ans plus tard à l'élevage soviétique par l'invasion allemande». La Formation du dispositif soviétique. Essais sur l'histoire sociale de la Russie dans l'entre-deux-guerres, Paris, Gallimard, 1987, p. 213-216.
  7. (en) Natural Disaster and Human Actions in the Soviet Famine of 1931-1933, Mark Tauger, Carl Beck Papers in Russian and East European Studies, Juin 2001.
  8. Certains historiens n'accordent qu'un rôle infime voir nul à ces causes naturelles, comme Nicolas Werth, La Russie d'Ivan le Terrible à Poutine, l'Histoire n°344, juillet - août 2009, p. 27; d'autres pointent de doigt la sécheresse comme étant un facteur déclencheur important de la famine. Voir par exemple, Mark Tauger, Ibid. 2001, et «The 1932 Harvest and the Famine of 1933», Slavic Review, 1991.
  9. Selon Mark Tauger, «During the subsequent procurement campaign, the regime cut procurement quotas sharply in the regions that had the most difficulty in fulfilling them, including the North Caucasus and Ukraine. », «Le Livre Noir du Communisme on the Soviet Famine of 1932-1933», p. 4.
  10. Колективізація і голод на Україні : 1929—1933. Збірник матеріалів і документів http ://www. archives. gov. ua/Sections/Famine/Publicat/Fam-kolekt-1933. php
  11. Selon Eric Aunoble, «De la présidence Koutchma au régime «orange», il y a continuité et renforcement de la politique étatique de valorisation du Holodomor», politique qui vise en partie à «conjurer politiquement la menace russe et le danger rouge», La famine de 1933 en Ukraine : du tabou au totem, Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire, 23 octobre 2008
  12. «The August 1991 coup in Moscow and the shift of the authorities in Ukraine to a pro-independence stance radically changed the political climate in Ukraine. The ruling former Communist elite adopted many of the symbols of the Ukrainian national movement (the blue-and-yellow flag) and elements of the Ukrainian national historical vision, including the view of the Famine.», Frank E. Sysyn, The Famine of 1932-33 in the Discussion of Russian-Ukrainian Relations, The Harriman Review, vol. 15, juin 2005.
  13. Graziosi, A., 2005, “Les famines soviétiques de 1931-1933 et le Holodomor ukrainien. Une nouvelle interprétation est-elle envisageable et quelles en seraient les conséquences ?”, Cahiers du monde russe et soviétique, 46 : 453-472.
  14. Nicolas Werth, La Russie d'Ivan le Terrible à Poutine, l'Histoire n°344, juillet - août 2009, p. 27
  15. Commémoration du Holodomor, la famine artificiellement génèrée en Ukraine (1932-1933) , texte adopté le jeudi 23 octobre 2008 par le Parlement européen.
  16. «L'Holodomor de 1932-1933, une tragédie partagée», RIA Novosti 25 novembre 2008
  17. «Le terme a été créé par la fusion des mots holod (en ukrainien, la faim, la famine) et moryty, tuer (par privations), affamer, épuiser ; ce qui met par conséquent l'accent sur l'aspect intentionnel, à la différence du terme plus neutre de holod (golod en russe). Il semble qu'il a été utilisé pour la première fois par l'écrivain Oleksa Musienko dans un rapport à l'organisation du parti de l'Union des écrivains ukrainiens de Kiev (SPU), en 1988.», Andrea Graziosi, [pdf] Les famines soviétiques de 1931-1933 et le Holodomor ukrainien, Cahiers du monde russe, n° 46/3, 2005.
  18. Robert Conquest, Sanglantes moissons, Robert Laffont, 1985, rééd. coll. «Bouquins» 1995. Titre anglais : The Harvest of Sorrow.
  19. Nicolas Werth, «Un État contre son peuple, violences, répressions, terreurs en Union soviétique», dans Le Livre noir du Communisme, Robert Laffont, 1997, pp. 178-188.
  20. Mark Tauger, Le Livre Noir du Communisme on the Soviet Famine of 1932-1933 [pdf]
  21. N. A. Ivnitskii, Kollektivizatsiia i raskulachivanie (ru) , Moscow, 1994, chap. 3 partie 3
  22. Nicolas Werth, Case Study : The Great Ukrainian Famine of 1932-33, avril 2008
  23. Yevhen Zakharov, Opinion : Legal classification of Holodomor 1932-1933 in Ukraine and in Kuban as a crime against humanity and genocide, septembre 2008.
  24. Andrea Graziosi, «Les famines soviétiques de 1931-1933 et le Holodomor ukrainien», Cahiers du monde russe, Vol 46 2005/3, p. 467.
  25. Andrea Graziosi, ibid. , p. 467.
  26. France Meslé, Jacques Vallin, «Mortalité et causes de décès en Ukraine au XXe siècle», Les Cahiers de l'INED, n° 152, 2003. Voir aussi France Meslé, Gilles Pison, Jacques Vallin, «France-Ukraine : Des jumeaux démographiques que l'histoire a scindée», Population et Sociétés, n° 413, juin 2005.
  27. (en) [pdf] Stalin, Grain Stocks and the Famine of 1932-1933, Stephen Wheatcroft, Robert Davies, Mark Tauger, Slavic review, volume 54, 1995.
  28. Nicolas Werth, Case Study : The Great Ukrainian Famine of 1932-33
  29. Andrea Graziosi, Ibid. , p. 461.
  30. Andrea Graziosi, Ibid., p. 461.
  31. Alain Blum, Naître, vivre et mourir en URSS, Payot, Paris, 2004, p. 105.
  32. Robert Conquest , «Le bilan des pertes» in Sanglantes Moissons... , p. 323-324.
  33. Entre 1928 et 1933, la part des habitants des villes est passée de 18% à 32% de la population soviétique, alors que 25 millions de paysans étaient chassés des campagnes, Sheila Fitzpatrick, Le Stalinisme au quotidien. La Russie soviétique dans les années 30, Flammarion, 2002, p. 75-76.
  34. Anne Applebaum, Goulag : Une histoire, 2005, p. 9.
  35. Robert Conquest , «Le bilan des pertes» in Sanglantes Moissons... , p. 331.
  36. Robert Conquest , «Le bilan des pertes» in Sanglantes Moissons... , p. 329.
  37. James Mace, The famine : Stalin imposes a "final solution", 1984.
  38. Jean-Jacques Marie, Staline, Fayard, p. 410.
  39. 58e assemblée générale de l'ONU, 7 novembre 2003.
  40. Stephen Wheatcroft Robert W. Davies, The Years of Hunger : Soviet Agriculture, 1931-1933, Palgrave, 2004.
  41. Stalislav Kulchytsky, Demographic losses in Ukrainian in the twentieth century, Zerkalo Nedeli, Octobre 2004. Disponible uniquement en russe et en ukrainien.
  42. Andrea Graziosi, Ibid., p. 469.
  43. «The disasters of the decade culminated in the horrific famine of 1933. These events resulted in a dramatic fall in fertility and a rise in mortality. Our estimates suggest that total losses can be put at 4.6 million, 0.9 million of which was due to forced migration, 1 million to a deficit in births, and 2.6 million to exceptional mortality.» Jacques Vallin, France Mesle, Serguei Adamets, Serhii Pyrozhkov, A New Estimate of Ukrainian Population Losses during the Crises of the 1930s and 1940s, Population Studies , Vol. 56, No. 3, novembre 2002, p. 249-264.
  44. John-Paul Himka, How Many Perished in the Famine and Why Dœs It Matter ?, 2 février 2008.
  45. Archives de la Russie - госархив РФ 9479 Оп. 1. Д. 89 Л. 205, 216, cité par France Meslé, Jacques Vallin dans et causes de décès en Ukraine au XXe siècle
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  58. Stephen Wheatcroft est co-auteur avec Robert W. Davies d'une étude sur la famine soviétique de 1931-1933, replacée dans le contexte de la chute des productions agricoles de 1928 à 1933 : The Years of Hunger : Soviet Agriculture, 1931-1933, Palgrave, 2004.
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  61. Arno Joseph Mayer, Les Furies : Violence, vengeance, terreur aux temps de la Révolution française et de la Révolution russe, Fayard, 2002, p. 541.
  62. Jean-Jacques Marie, «Des historiens ukrainiens, pour accréditer la thèse du «génocide ukrainien», ont avancé, pour leur seul pays, des chiffres fantaisistes : 7 à 15 millions de personnes auraient été victimes d'un plan d'extermination. Mais ce dernier est totalement imaginaire. Certes l'Ukraine, pays paysan aux traditions nationalistes fortes, et celles-ci sont perceptibles jusque dans le parti communiste ukrainien, est spécifiquement visée, mais l'ampleur de la famine découle des méthodes de collectivisation et de la résistance acharnée de larges couches de la population. Ce processus ne saurait en aucun cas être regardé comme une variante du plan de liquidation nazi des populations slaves dîtes inférieures.», Staline, Fayard, 2003, p. 410.
  63. Hélène Despic-Popovic, «Kiev reconnaît la grande famine comme génocide» dans Libération du 29 novembre 2006, [lire en ligne]
  64. (en) Chapitre 21 - The Traumatic Thirties, Ukraine, A History par Orest Subtelny, p. 415.
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  81. Mention dans la Loi canadienne 56-57 ELIZABETH II, CHAPITRE 19, le 29 mai 2008
  82. Mention dans la Loi canadienne 56-57 ELIZABETH II, CHAPITRE 19, le 29 mai 2008
  83. resolution of the House of Representatives of the US (H. R. 356) , U. S. Government Printing Office, October 20, 2003
  84. Commémoration de l'Holodomor, la famine artificiellement génèrée en Ukraine (1932-1933) , texte adopté le jeudi 23 octobre 2008 par le Parlement européen.
  85. «L'Holodomor en Ukraine reconnu comme crime contre l'humanité», communiqué de presse du Parlement européen.
  86. Proposition de loi relative à la reconnaissance du génocide ukrainien de 1932-1933
  87. Proposition de loi relative à la reconnaissance du génocide ukrainien de 1932-1933

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