Famine au Tibet

Le Grand bond en avant voulu par le dirigeant chinois Mao Zedong, a génèré une grande famine dans la totalité de la Chine entre 1958 et 1962 : selon les données officielles, elle aurait fait 15 millions de morts.



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Les entités administratives autonomes tibétaines de la République populaire de Chine

Le Grand bond en avant voulu par le dirigeant chinois Mao Zedong, a génèré une grande famine dans la totalité de la Chine entre 1958 et 1962 : selon les données officielles, elle aurait fait 15 millions de morts. Le journaliste chinois Yang Jisheng, après 10 ans d'études, estime le nombre de victimes à 36 millions. Concernant les origines de cette famine, le gouvernement chinois a tout d'abord désigné celle-ci sous l'appellation «Les trois années de catastrophes naturelles». Puis dans les années 1980, il a reconnu l'importance des orientations politiques dans ce désastre [1].

Selon des témoignages de Tibétains, dont certains sont désormais en exil, et d'observateurs occidentaux, le Tibet, sous son acception d'aire géographique et culturelle tibétaine [2], a connu une famine entre 1960 et 1962. Selon le gouvernement tibétain en exil, la mortalité due à la famine a touché la totalité des régions tibétaines (Ü-Tsang, Kham et Amdo).

En 1962, dans un rapport connu sous le nom de Pétition en 70 000 caractères et dénommé originellement «Rapport sur les souffrances du Tibet et des régions tibétaines et propositions pour le travail futur du Comité central sous la direction du président ministre Zhou Enlai», le 10e panchen-lama, de retour d'une mission d'enquête dans le Qinghai [3] dénonce la famine qui y sévit à la suite du Grand bond en avant [4].

Des témoignages d'anciens prisonniers tibétains attestent d'une mortalité liée à la pénurie de nourriture ainsi qu'à la famine dans les prisons de la région de Lhassa au début des années 1960.

Selon Ngabo Ngawang Jigme, un des signataires de l'Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet et le plus ancien responsable tibétain de la région autonome du Tibet, s'il y a eu des morts de la famine dans la province du Qinghai, par contre aucune personne n'est morte de faim dans la région autonome elle-même. Mais l'historien Tsering Shakya, et le propre fils de Ngagpo Ngawang Jigmé affirme que c'est un mensonge.

Des travaux universitaires (Yan Hao, 2000, Barry Sautman, 2005) soulignent l'improbabilité d'une telle famine dans l'Ü-Tsang, c'est-à-dire les parties centrale, centre-ouest et nord-ouest de la région autonome du Tibet créée en 1965.

Les origines de la famine au Tibet

L'impact de l'occupation militaire du Tibet

Soldats chinois de Armée populaire de libération et un tank M3A3 Stuart, près de la rivière du Yangtze en 1949.

Après l'Intervention militaire chinoise au Tibet (1950-1951) et la signature de l'Accord en 17 points, l'Armée populaire de libération (APL) entra le 9 septembre 1951 à Lhassa, imposant de nourrir ses 5 000 soldats à Lhassa et 10 000 soldats des garnisons situées le long de routes stratégiques entraînant une déstabilisation de l'économie tibétaine autosuffisante, provoquant l'augmentation du prix des céréales et des famines. [5].

Du fait de l'absence de ravitaillement des troupes de l'APL depuis la Chine, le gouvernement tibétain fut contraint de lui apporter des céréales en échange de financement au début. Le nombre de soldats a augmenté, vidant les réserves des entrepôts de céréales. Finalement, l'APL cessa de payer, et réquisitionna des logements et des terres. La situation de détériora, entraînant une crise de l'économie du Tibet, et une famine qui toucha soldats et civils[6].

Le ravitaillement des 10 000 soldats de l'Armée populaire de libération auprès des populations tibétaines entraîna une raréfaction des denrées alimentaires. Devant ces problèmes d'approvisionnement l'armée chinoise installée à Lhassa réquisitionna les stocks de céréales [7] ainsi la population de Lhassa connaît des restrictions [8].

De plus comme la monnaie chinoise n'avait pas cours au Tibet avant 1959, les communistes chinois introduirent au Tibet les dollars d'argent qu'ils utilisaient pour payer leur logement et leur nourriture mais aussi les travaux nécessaires à leur installation. Ils octroyaient d'autre part un salaire complémentaire aux fonctionnaires. Les taux d'inflation augmentèrent à près de 3 000% entre 1950 et 1959. À titre d'exemple, une mesure d'orge coûtait en 1950 à peu près 12 srang (le srang est la monnaie tibétaine mise en place pendant l'Indépendance de facto du Tibet entre 1912 et 1951) et en 1959 cette même mesure coutait 350 srang [9].

Selon Jean Dif, après le soulèvement tibétain de 1959, les soldats de l'armée populaire de libération, devant la disette et la fuite des paysans tibétains, doivent cultiver les champs [10].

Dans un ouvrage publié en 1972, Michel Peissel mentionne que la famine a frappé le Tibet aussi en 1961, et que depuis le soulèvement de Lhassa, les soldats chinois s'étaient vus contraints en de nombreux lieux de cultiver les champs abandonnés par par les Tibétains ayant fui [11].

L'impact du grand bond en avant sur la famine au Tibet

Mao Tsé-toung, portrait en buste, assis, faisant face à Nikita Khrouchtchev, au cours de la visite du chef russe 1958 à Pékin

Le grand bond en avant, campagne politique débutée en 1957 par Mao Zedong, a gonflée puis épuisée les prisons et camps de travaux forcés. Au Tibet, la répression y fut plus puissante, répondant à des troubles armés qui s'étendaient depuis 1956 et culminèrent avec l'écrasement du soulèvement tibétain de 1959. Au Tibet même, les détenus furent épuisés par la multiplication des chantiers mis en place. A proximité de Lhassa, on rapporte qu'à la prison de Nagchen Trang, les conditions furent épouvantables : 14 à16 h de travail par jour et 3h d'étude, pour uniquement 3 à 4 h de sommeil et une alimentation de famine. Un ancien détenu déclara : «Nous savions qu'ils ne gardaient jamais les malades, pas plus qu'ils ne les nourrissaient. Ils les tuaient peut-être ou les gardaient pour faire des expériences médicales. Tous ce que nous savons, c'est qu'on ne revoyait jamais les blessés.» [12], [13].

L'impact des réformes de collectivisation

Les yaks sont toujours utilisés pour labourer des champs au Tibet

Dans les années 80, Thomas Laird interviewa des paysans tibétains pauvres d'une région isolée sous administration du parti communiste chinois de la région autonome du Tibet. Selon le chef du village, les champs de sa région furent collectivisés dans les années 60 et les paysans ont connu des années de famine, ce qui n'était pas arrivé sous les nobles. [6]

L'intervention des autorités chinoises dans l'agriculture tibétaine

Le point de vue des exilés tibétains

Avant 1950, l'orge était la base de l'alimentation des Tibétains, ils en tiraient la tsampa. Cette céréale était adaptée aux régions tibétaines car résistant bien au froid. Les autorités chinoises imposèrent aux agriculteurs tibétains de cultiver un blé ne supportant pas le climat rigoureux des hauts plateaux tibétains. Le blé n'arrivait pas à maturité et la majeure partie des récoltes gelaient dans les champs [14]. Les moissons échouèrent comme les agriculteurs l'avaient prédit et des milliers de Tibétains moururent de faim [15], [16].

Les Chinois exigèrent que la totalité des terres soient utilisées pour la culture du blé. Ainsi les jachères utilisées comme paturage par des troupeaux de yaks devinrent des champs labourés, semés de blé. La majeure partie des troupeaux périrent et les champs s'appauvrirent faute de fumier.

Les conclusions de travaux universitaires

Dans son étude "Demographic Annihilation" and Tibet, le professeur Sautman fait remarquer que le Congrès de la jeunesse tibétaine, dans un ouvrages sur l'évolution du Tibet, ne fait pas mention de famine associée au Grand bond en avant [17].

Sautman fait état des travaux de l'historien émigré Tsering Wangdu Shakya, auteur d'une histoire du Tibet moderne [18], lequel donne une estimation énormément plus faible du nombre des morts de famine que le gouvernement tibétain en exil, et rédigé que dans le Qinghai, Sichuan, et le Gansu, des «milliers de Tibétains... furent tués dans la répression de la révolte, ou périrent suite à un désastre économique» [19].

Le géographe chinois Zhang Rongzu, dans son étude sur la culture du blé dans le comté de Nyemo (en région autonome) de 1959 à 1986, note que la population s'accrut de 49, 9% de 1959 à 1986 (dont 7, 6% pour 1959-1965 (... ) ) [20].

L'organisation sociale

Avec le grand bond en avant, la mise en place des communes populaires, donnant la possibilité la collectivisation des structures agraires, contribua à cette famine. Ce fut dans la province du Qinghai, qui comprend la plus grande partie de la région tibétaine nommée l'Amdo, et , au sud de la province, le nord du Kham, province du Tibet historique. En effet la propriété privée y avait été abolie pour créer, sans aucune transition, les communes populaires.

«La quantité de céréales n'étant pas suffisante pour nourrir même ceux qui avaient les exigences le plus limitées [... ], si bien que les restes de graisse, la balle des grains et des produits identiques, jusqu'ici nourriture réservée aux chevaux, aux ânes et au bétail, devinrent complexes à trouver et finirent par être reconnus comme des aliments nourrissants et goûteux. Qui plus est pour faire apparaître plus grande la quantité de nourriture, les responsables de cantines, en plus de mettre quantité de graisse plus ou moins mangeable, y ajoutaient de l'écorce d'arbre, des feuilles, des herbes et des graines...»

D'autre part le 10e panchen-lama indique qu'en 1959 et 1960, les Chinois interdirent la pratique tibétaine du troc, si quoiqu'il ne put y avoir d'échange de grains et de viande entre paysans et éleveurs [21].

Régions affectées par la famine

Préfecture autonome tibétaine de Golog

La Préfecture autonome tibétaine de Golog a été affectée par la famine dès la fin des années 1950. [22]

Réaction du monde extérieur

Fin janvier 1961, un article du Time mentionne un exode dû à la famine au Tibet, en raison d'un rationnement de nourriture, les autorités chinoise ayant confisqué les céréales et aliments d'origine végétale dans les villages sous leur contrôle et fait l'inventaire de l'ensemble des ovins, bovins et yaks. L'article estime le nombre de morts imputable à la famine à 5000. [23].

Une pénurie alimentaire inédite depuis l'essor du bouddhisme

Dans sa Pétition en 70 000 caractères le 10e panchen-lama affirme que le Tibet n'avait pas connu de telles pénuries alimentaires depuis que le bouddhisme s'est développé au Tibet [24]. Le Tibet avait une économie autosuffisante, et possédait des réserves conservées dans des entrepôts du Gouvernement tibétain mais aussi dans les monastères.

De son côté, le gouvernement tibétain en exil, dans sa réponse à un ouvrage blanc du gouvernement chinois publié en 2001, affirme : «selon des voyageurs étrangers tels que Charles Bell, Hugh Richardson, et Heinrich Harrer (donc dans la première moitié du XXe siècle, le niveau de vie des Tibétains était impressionnant comparé à celui d'autres pays asiatiques. La famine et la faim étaient inconnues dans l'ancien Tibet avant l'invasion chinoise»[25].

La pétition du 10e panchen-lama en 1962

Article principal : Pétition en 70 000 caractères.
Chœkyi Gyaltsen, detail de "Xe et XIe Panchen Lama", gouache du peintre Claude-Max Lochu

Depuis des décennies, le texte de ce rapport n'était connu qu'au niveau le plus élevé de la direction chinoise quand un exemplaire parvint, en 1996, entre les mains de l'organisation non gouvernementale Tibet Information Network (TIN) [26]. En janvier 1998, à l'occasion du 60e anniversaire de l'apparition du 10e panchen lama, une traduction réalisée par le tibétologue Robert Barnett et intitulée A Poisoned Arrow : The Secret Report of the 10th Panchen Lama, fut publiée par le groupe Tibet Information Network [27], [28]. Lors de sa publication, son authenticité n'a pu être confirmée de façon indépendante et les responsables chinois se sont abstenus de tout commentaire lors sa publication [29]. Quelques mois tard, Ngabo Ngawang Jigme, un ancien responsable tibétain à la retraite, et ayant eu des fonctions politiques au Tibet entre 1964 et 1993, critiqua officiellement la pétition mais sans mettre en doute son authenticité ni en critiquer la publication [30].

Après le départ en exil du 14e dalaï-lama, en 1959, le 10e panchen-lama s'était vu offrir la présidence du comité préparatoire pour l'établissement de la Région autonome du Tibet [31]. En 1960, les Chinois lui donnèrent la vice-présidence du Congrès national du Peuple afin qu'il y soit le porte parole de leur politique au Tibet. À ce titre le 10e panchen-lama visita plusieurs régions chinoises, «partout il ne vit que misère et désolation». Début 1962, il inspecta les régions tibétaines du Qinghai, du Sichuan et du Yunan, puis se rendit au Gansu et au Xinjiang. Au Sichuan, il remit en question le rapport des autorités locales, selon lui mensonger, concernant les préféctures de Kardzé et de Ngaba, déclarant : «les conditions d'existence et de production des masses ne sont pas aussi bonnes que vous le prétendez. Des hommes, des femmes, des enfants sont morts de faim en grand nombre». En 1962, il rencontra des 0ccidentaux à Lhassa la capitale de l'actuelle Région autonome du Tibet. Il leur confia son désir d'«accomplir son devoir révolutionnaire envers le peuple» et de «vivre la vie d'un bon bouddhiste». Le panchen-lama rejoignit Pékin sur l'ordre de Mao. Pendant ce voyage, des foules de Tibétains l'implorèrent de «mettre fin à leurs souffrances ainsi qu'aux privations endurées». À Pékin il demanda directement au Grand Timonier de «faire cesser les exactions commises à l'encontre du peuple tibétain, à augmenter les rations alimentaires, à faire donner des soins aux personnes âgées ainsi qu'aux infirmes ainsi qu'à respecter la liberté religieuse». Mao l'écouta poliment mais aucune mesure ne fut prise [32].

Le panchen-lama n'avait que 24 ans lorsqu'il se permit de s'opposer au parti communiste chinois (dont il n'était pas membre). Il fut encouragé à écrire un rapport par Li Weihan, du Front Uni, qui relevait de Deng Xiaoping et qui pensait peut-être pouvoir se servir du document comme arme contre les ultra-gauchistes de toute la Chine. Le dirigeant tibétain Ngabo Ngawang Jigme, de son côté, avait conseillé au jeune homme de ne rien mettre par rédigé [33]. Son entourage essaya de le convaincre de tempérer le ton de sa pétition, il refusa, indiquant qu'il parlait au nom du peuple tibétain et que les dirigeants chinois avaient droit à une critique rigoureuse [34]. Cependant, le moment n'était pas adequat, le climat libéral des années précédentes n'était plus qu'un souvenir et des mesures avaient déjà été prises pour trouver des solutions après son intervention auprès de Mao lui-même [35].

Ainsi en 1962 le panchen-lama a adressé au premier ministre chinois Zhou Enlai, un document intitulé la pétition en 70 000 caractères où il dénonce la politique draconienne et les actions de la République populaire de Chine au Tibet. Il critique le grand bond en avant; une grande variété d'«ordres ineptes» de la part des autorités du Parti communiste chinois a entraîné une pénurie alimentaire chronique :

«Vous devez avant tout garantir que le peuple ne mourra pas de faim. Dans de nombreuses régions du Tibet, les habitants sont morts de faim. Des familles entières ont péri et le taux de mortalité est extrêmement élevé. C'est intolérable, terrible et grave. Le Tibet vivait jadis un âge obscur de féodalisme barbare, mais il n'y a jamais eu de telles pénuries de nourriture, surtout après l'essor du bouddhisme. Dans les régions tibétaines, les masses vivent aujourd'hui dans une telle pauvreté que les personnes âgées et les enfants meurent de faim, ou bien sont si affaiblis qu'ils ne peuvent résister aux maladies et meurent. Jamais rien de tel n'a eu lieu jusque là dans toute l'histoire du Tibet. Personne ne peut imaginer des famines aussi terribles, pas même dans un cauchemar. Dans certaines régions, si quelqu'un attrape un refroidissement, il contamine infailliblement des centaines de personnes et la majorité en meurent...»

Ainsi le rapport du Panchen Rinpoche traite la question de la famine en des termes clairs, s'en prenant au projet de Mao Zedong : «Bien que sur le papier et dans les discours, il y ait eu un grand bond en avant, il n'est pas certain qu'il se soit traduit dans la réalité.»

Le 10e panchen-lama rencontra le Premier ministre Zhou Enlai et évoqua avec lui son rapport remis le 18 mai. La réaction d'origine fut positive, Zhou Enlai convoqua les responsables des territoires tibétains à Pékin. Zhou Enlai «avait admis que des fautes avaient été commises au Tibet», mais n'autorisait pas une opposition ouverte au pouvoir en place [36].

Mao, qui passait l'été dans la station balnéaire de Beidaihe, intervint. Il décréta que la pétition du panchen-lama était :

«une flèche empoisonnée tirée sur le parti communiste par un seigneur féodal réactionnaire»

A ses yeux, le panchen lama prenait ouvertement le parti du camp réformiste emmené par Liu Shaoqi et Deng Xiaoping [37].

En 1964, lors des cérémonies de la nouvelle année, le 10e panchen-lama dénonça publiquement l'utilisation que les Chinois avaient fait de sa personne et apporta son soutien au dalaï-lama [38]. C'est ainsi qu'il subit en premier lieu des séances de rééducation en août 1964, fut emprisonné pendant 13 ans puis positionné en résidence surveillée 5 ans à Pékin.

Critiques addressées à la Pétition

Les critiques faites à la Pétition : la zone concernée ne relève pas du Tibet «culturel» selon Barry Sautman (Barry Sautman, 2006) [39] et l'aire correspondant à la future région autonome du Tibet n'a pas été touchée par la famine selon Ngabo Ngawang Jigme (Ngabo Ngawang Jigme, 1998), dont le propos est qualifié de mensonge par l'historien Tsering Shakya. [40].

Critique politique

Préfecture de Haidong, à la bordure est de la province du Qinghai, où se trouve le xian autonome de Xunhua dont est originaire le 10e panchen-lama.

En 1998, le plus ancien responsable tibétain de la région autonome du Tibet [41], Ngabo Ngawang Jigme (un des signataires de l'Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet), dénonça l'incorrectitude de la pétition, affirmant que s'il y avait eu des morts de la famine dans la province du Qinghai, par contre aucune personne n'était morte de faim dans la région autonome elle-même. L'historien tibétain Tsering Shakya, et l'un des fils de Ngagpo Ngawang Jigmé, toux deux en exil, affirment que ce n'est qu'un mensonge, et que de nombreuses personnes sont mortes de faim dans la région autonome du Tibet [42]

Dès 1961, Ngabo Ngawang Jigme avait été mis au courant par le 10e panchen-lama lui-même de son projet de pétition. Il avait conseillé à ce dernier de se contenter d'un rapport oral auprès des dirigeants du gouvernement central plutôt que de diffuser un document rédigé [43], [44].

Critique universitaire

Selon Barry Sautman, professeur associé en sciences sociales à l'université de science et de technologie de Hong-Kong, le 10e panchen-lama est censé avoir visité trois régions du Tibet avant la rédaction de ce rapport : Ping'an, Hualong et Xunhua, et sa description d'une famine ne concerne que la région dont il est originaire, Xunhua. Ces trois régions se trouvent dans la préfecture de Haidong, une zone de la province du Qinghai dont la population est à 90% non tibétaine et ne relève pas du Tibet «culturel» [45].

De plus, un ancien dirigeant de la région autonome du Tibet conteste le fait que le panchen-lama ait visité une quelconque zone tibétaine avant son rapport [46].

Le professeur Sautman ajoute que l'accusation selon laquelle le Tibet aurait été la région de Chine la plus touchée par la famine, repose non pas sur des statistiques recueillies dans les zones tibétaines mais sur des récits anonymes de réfugiés ne comportant pas de données numériques précises [47].

Le rapport de la commission mondiale de juristes de 1964

Un rapport de la commission mondiale de juristes intitulé «Violations continues des droits de l'homme au Tibet», a été publié en décembre 1964. Il est fondé sur les comptes-rendus des réfugiés tibétains fuyant en Inde, le rapport a dévoilé «la continuation de mauvais traitements de nombreux de moines, de lamas, et d'autres personnalités religieuses, ayant pour résultat la mort par la torture excessive, les coups, la famine et le travail forcé…» Suite à ce rapport ainsi qu'à un appel du Dalaï Lama, la question du Tibet a été introduite sous la forme d'une nouvelle Résolution à l'ONU soutenue par les mêmes pays qu'en 1961, auxquels se sont joint le Nicaragua et les Philippines [48]

Les chiffres avancés du nombre de victimes

L'évolution démographique tibétaine entre 1953 et 2000 (R. A. du Tibet + régions hors R. A. du Tibet) [49], [50]

On trouve, dans la bibliographie du sujet, des chiffres particulièrement variables.

Chiffres des exilés tibétains et d'observateurs

Selon le gouvernement tibétain en exil, la mortalité due à la famine a touché les 3 anciennes provinces tibétaines. Le dénombrement des morts liés à la famine donne pour l'Ü-Tsang : 131 072, pour le Kham : 89 916 et pour l'Amdo : 121 982, soit au total : 342 970.

En 1993, Bernard Kouchner évoque 413 000 Tibétains morts de faim pendant une de ces «réformes agraires» dont les théoriciens marxistes étaient friands [51].

Le même chiffre est cité par le démographe Yan Hao [52] et repris dans un ouvrage de Barry Sautman [53]. Il ne correspond pas cependant à l'addition des chiffres donnés pour les trois provinces dans le tableau récapitulatif : il semble que, dans la somme totale, le 4 ait été interverti avec le 3, car les chiffres correspondant aux 3 provinces sont corrects et leur addition donne bien 343 000.

Selon Barry Sautman, fournissant la référence d'une interview publiée le 19 avril 1991 [54], mais pas de citation, en 1991, le dalaï-lama aurait déclaré que 200 000 Tibétains étaient morts de faim, soit moins de la moitié du chiffre originellement avancé. Pour le professeur Sautman, ces discordances ne sont guère étonnantes : certaines des statistiques reposent sur des citations renvoyant à des documents qui ne contiennent aucun chiffre ou qui n'ont pas été rendus publics par les émigrés [55].

Lors d'un discours prononcé le 18 avril 1991 devant le Congrès américain, le Dalaï Lama parle de la mort, en 30 ans, de 1, 2 million de Tibétains [56], [57]. Patrick French met en doute ce chiffre, mais considère que «500 000 Tibétains sont directement morts à cause de la politique appliquée au Tibet par la République populaire de Chine», il indique qu'il n'existe pas de statistiques du gouvernement chinois pour le Tibet central, tout en affirmant que «la sauvagerie qui présida à la répression de la révolte contre le pouvoir chinois ne permet pas de savoir si les morts ont été génèrées par la faim, par la maladie, par la guerre ou par les persécutions». Il indique par contre qu'il existe des statistiques pour les trois autres provinces chinoises partiellement tibétaines. Ainsi, au cours de la période 1959-1962 (comparé aux années 1956-1958), le taux global de mortalité augmenta de 115 % en Chine, tandis que celui des trois provinces augmenta en moyenne de 233 % [58].

Dans sa biographie de Mao, l'historien Michæl J. Lynch, faisant référence à des sources chinoises, avance les chiffres de 0, 9 million de morts au Qinghai, et 1 million au Tibet, et en comparant en proportion des provinces chinises, il rédigé que le Tibet a souffert le plus, perdant 25 % de sa population qu'il estime à 4 million [59].

Dans un ouvrage publié en 1996, Dali Yang, professeur en Sciences politiques de l'Université de Chicago, analyse les taux de mortalité relatifs des différentes régions de la Chine durant la famine du grand bond en avant, et montre qu'ils sont parmi les plus élevés du pays dans le Qinghai, le Gansu, et le Sichuan, les données pour la Région autonome du Tibet par contre ne sont pas disponibles pour cette période [60].

Selon Lillian M. Li, professeur d'histoire au Swarthmore College, si la famine a touché la totalité de la Chine durant la période du grand bond en avant, le Tibet et le Sichuan, mais aussi le Anhui et le Henan furent les provinces les plus durement touchées comme cela est montré par l'analyse démographique et d'autres preuves [61].

Selon Jasper Becker, la famine fut spécifiquement sévère pour les prisonniers tibétains dans des régions comme le Gansu [62].

Critiques et objections

Réagissant aux chiffres avancés du nombre de victimes, Barry Sautman note qu'ils ne reposent pas sur des données vérifiables :

«Les chiffres employés régulièrement par les milieux exilés ne reposent sur aucune base. Ils avancent le chiffre de 1, 2 millions de Tibétains morts à partir des années 1950 jusqu'aux années 1970, mais sans donner aucune source. Comme juriste, je n'accorde aucun crédit à des statistiques non étayées par des données, par des sources visibles» [63].

Le professeur Sautman fait en outre remarquer que les chiffres provenant des parties orientales du plateau tibétain incluent essentiellement des non-Tibétains, les Tibétains y étant minoritaires [64].

Le tibétologue Robert Barnett déclare que le nombre, avancé par les exilés, de plusieurs centaines de milliers de personnes tuées ou mortes de faim depuis l'annexion, demeure invérifié [65].

Les travaux de Hao puis de Sautman pour l'Ü-Tsang

Dans son article "Demographic Annihilation" and Tibet [66], le professeur Sautman conteste l'existence d'une quelconque famine dans l'Ü-Tsang (les parties centrale, centre-ouest et nord-ouest du Tibet).

Il se fonde dans un premier temps sur les travaux de Yan Hao, un démographe sino-australien [67]. Faisant appel à une méthode indirecte pour évaluer le nombre total de victimes tibétaines (en l'absence d'une méthode directe), ce chercheur, qui relevait de l'Institut de recherche économique à Pékin, note que si le chiffre de 413 000 morts donné par les émigrés était exact, cela voudrait dire que le taux de décès chez les Tibétains était quatre fois plus élevé que le taux national. Cela est en contradiction avec deux facteurs propres aux régions habitées par des Tibétains : dans un premier temps le fait que plus de la moitié de la population tibétaine consiste de nomades auto-suffisants jusqu'à ce jour, et que leurs moyens de subsistance dépendent rarement d'une source extérieure d'approvisionnement; ensuite le fait que les Tibétains de l'Ü-Tsang, loin de subir les politiques menant à la famine, venaient de bénéficier d'un programme de distribution des terres à ceux qui les cultivaient et de suppression d'impôts se soldant par un accroissement de la production [68]. Énormément plus, les politiques appliquées dans les autres provinces comme les communes populaires, le dispositif centralisé d'achat et d'approvisionnement des grains et l'impôt agricole ne furent instaurés en région autonome qu'en 1965. Pour citer Yan Hao :

«First, over half of the Tibetan population is made up of self-sufficient nomads to this day, and their livelihood seldom depends on external food supply. Second, in the farming areas of Tibet proper, the land of former aristocrat landowners had been distributed to individual farmers just after the 1959 Land Reconstitu. Policies that became routine in other provinces, such as the commune system, the central grain purchase and supply system, and the agricultural tax system, were not introduced to the TAR until 1965. Farmers, working on their own land for the first time, were enthusiastic to raise output, and there were no reports of any crop failures» (Han Yao, Tibetan Population in China : Myths and Facts Re-examined, op. cit., p. 21).

Une étude du village de Yid-Chab dans le comté d'Amdo (Région autonome actuelle), à à peu près 500 km au nord de Lhassa, montre qu'il y avait 56 bêtes par personne avant la réforme de 1959, et une moyenne de 93 après la réforme. La taille moyenne des familles, de 5, 2 membres avant la réforme, passa à 5, 6 dans les années qui suivirent pour atteindre le pic de 6, 1 au cours de la période des Communes populaires. Par contre, lors de la famine dans le reste de la Chine, le taux de fertilité chuta de 45%. Il n'y a par conséquent aucune indication de famine dans cette période.

Le professeur Sautman poursuit sa démonstration avec chiffres apportés par la Commission sociale et économique de l'ONU pour l'Asie et le Pacifique (UNESCAP). La population de l'Ü-Tsang lors du grand bond en avant (1959-1962), époque où nombre de régions chinoises connurent la famine, passa de 1 228 000 habitants en 1959 à 1 301 700 en 1962; les chiffres de 1958 et 1969 sont de 1 206 200 et 1 480 300. Le fort taux de croissance démographique durant ces périodes (plus de 2% l'an), malgré l'émigration de dizaines de milliers de Tibétains de l'Ü-Tsang, ne cadre guère avec la famine. De plus, nombre de Tibétains résidant hors de l'Ü-Tsang se trouvaient dans des situations identiques à ceux qui y habitaient : c'étaient des paysans ou des pasteurs dans des régions particulièrement éloignées où les politiques du Grand bond en avant ne pouvaient guère s'appliquer.

Témoignages d'anciens prisonniers

Palden Gyatsoavec les armes utilisées par la Chine pour le torturer

Selon le témoignage de Gyeten Namgyal, un tailleur de Lhassa, l'année 1960 fut marquée à Lhassa par la naissance d'«une terrible famine».

«Les denrées dans les magasins, déja rares, avaient disparu et on nous servait des haricots que nous devions moudre pour faire de la farine. Le broyage n'était pas approprié et la nourriture insuffisante perturbait notre dispositif digestif. Énormément tombèrent malades, certains moururent. Les décès étaient tenus secrets. [... ] Nous tenions un compte précis. Il y en eut soixante et un» [69].

Dans son autobiographie, Tubten Khétsun, un ancien prisonnier qui a passé 4 ans en camp de réforme par le travail dans la région de Lhassa, évoque lui aussi la faim et les cadavres d'autres détenus morts de faim [70].

«les décès dus à la famine étaient constants dans chaque groupe [de prisonniers] à cette époque».

Selon Tubten Khétsun, la pénurie de nourriture à Lhassa en 1962-1963 a aussi produit des ravages sur la faune, les animaux sauvages étant devenus les proies des colons et des soldats chinois [70].

Le moine Palden Gyatso qui a survécu 33 ans dans les laogaï [71], indique qu'en 1961 tandis qu'il était dans un camp de travail dans la vallée de Lhassa la nourriture devint rapidement le problème essentiel [72] :

«On nous servait du thé noir le matin et et un bol de soupe claire où nageaient quelques lambeaux de chou le soir. Dans la soirée, on nous donnait aussi une portion de tsampa de cent grammes. [... ] J'arrivais à peine à supporter le poids de mon propre corps. C'est ainsi qu'on commence à mourir de faim. En me réveillant un matin, je m'aperçus que deux prisonniers étaient morts dans la nuit et bientôt, nous ne nous couchions plus jamais sans nous demander lequel d'entre nous vivraient toujours au réveil. [... ] Nous faisions bouillir le cuir de nos bottes pour concocter un porridge épais. Certains dévoraient même de l'herbe qui leur gonflait le ventre et les rendait particulièrement malades.»

D'autres Tibétains furent emmenés en Chine continentale, et moururent en grand nombre. Tenzin Chœdrak rapporte que sur les 76 prisonniers qui l'accompagnaient en Chine seuls 21 ont survécu.

Bibliographie

Notes et références

  1. Chine Informations.
  2. Correspondant approximativement à la totalité des entités administratives autonomes tibétaines de la République populaire de Chine.
  3. (en) Jen Lin-Liu et al., Frommer's China, p. 747 : «The Panchen Lama (... ) was sent to Qinghai on a fact-finding mission in 1962. Upon his return, he penned a 70, 000-word tract (... )».
  4. (en) China's top Tibetan official criticises Panchen Lama report (TIN) , site World Tibet Network News, 9 avril 1998, Kathmandu (Népal), 91 p.  ; citation : «In the petition, he gave a graphic description of the starvation that was widespread in eastern Tibet during the early 1960s as a result of the Chinese policy known as the Great Leap Forward».
  5. Philippe Hayez, Mourir pour Lhassa. Un épisode méconnu de la guerre froide.
  6. Une histoire du Tibet : Conversations avec le dalaï-lama, de Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier, Plon, 2007, ISBN 2259198910.
  7. site du Sénat.
  8. Irenees.
  9. Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Le Tibet est-il chinois ?, éd. Albin Michel, coll. Sciences des religions, pages 123 et 124 : contribution de Jampa Panglunk.
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  12. Jean-Luc Domenach, Chine : L'archipel oublié, Paris, Fayard, 1992, pp. 227-228.
  13. Isabelle van Geem, Crier avant de mourir, la tragédie du Tibet, Editions Robert Laffont, Paris, 1977, pp. 178-183.
  14. Gilles Van Grasdorff Ramsay, Panchen Lama, Otage de Pékin, 1999, page 231.
  15. (en) Tsering Shakya, The Dragon in the Land of Snows, Columbia University Press, (1999), ISBN 978-0712665339.
  16. (en) Stein, Rolf (1972) Tibetan Civilization, Stanford University Press, ISBN 0-8047-0806-1.
  17. (en) Barry Sautman, "Demographic Annihilation" and Tibet, in Contemporary Tibet. Politics, Development, and Society in a Disputed Region (sous la direction de Barry Sautman, June Teufel Dreyer), M. E. Sharpe, 2006, pp. 243 ; citation : «The pro-independance Tibetan Youth Congress, in a work on development in Tibet, fails to mention a famine associated with the Great Leap Forward». Le Congrès de la jeunesse tibétaine affirme cependant que vers la fin de la révolution culturelle, des dizaines de milliers de Tibétains périrent de faim dans l'Ü-Tsang à cause de la surculture des terres semées en blé. «It dœs claim that during the late Cultural Revolution period in U-Tsang, "tens of thousands of Tibetans" died as a result of overcultivation of land sown with wheat (TYC 1995, 18-19) ».
  18. (en) Tsering Wangdu Shakya, The Dragon in the Land of Snows : A History of Modern Tibet Since 1947, Pimlico, London, 1999, p. 356.
  19. Barry Sautman, op. cit. ; citation, p. 243 «The most serious history of modern Tibet by an émigré scholar advances a much smaller estimate of famine deaths than the TGIE. Shakya (1999, 504 fn. 91) states that in Qinghai, Sichuan, and Gansu, «thousands of Tibetans... were either killed in suppression of the revolt or died as the result of economic disaster».
  20. (en) Zhang Rongzu, Case Study on Mountain Environmental Management : Nyemo County (Tibet), in ICIMOD Occasional paper No 13, 1989, Kathmandu (Népal)  ; citation : «Based on statistical data (Annex 5) provided by the Nyemo Government, which cover most of the years from 1959 to 1986, one notes an increase in the population of 49.9% and an increase in ratio by regular degrees of 1.4%. (... ). Table B represents the growth in the population for the three periods», p. 21. [réf.  incomplète]
  21. de Patrick French, Tibet, Tibet, une histoire personnelle d'un pays perdu, traduit de l'anglais par William Oliver Desmond, Albin Michel, 2005, page 81.
  22. MODERNIZATION EFFORTS IN MGO LOG : A CHRONICLE, 1970-2000 BIANCA HORLEMANN
  23. (en) Tibet : Starvation Diet, Time (magazine) , 27 janvier 1961.
  24. Pétition en 70 000 caractères : «Il n'y a jamais eu de telles pénuries de nourriture, surtout après l'essor du bouddhisme»
  25. (en) Height of Darkness : Chinese Colonialism on the World's Roof, Tibetan Response to Beijing's White Paper of 8 November 2001 on Tibet's March Toward Modernization, Department of Information and Mondial Relations, Central Tibetan Administration, Dharamsala 176215, December 2001, page 11.
  26. (en) Elaine Kurtenbach, 1962 report by Tibetan leader tells of mass beatings, starvation, Associated Press, 11 février 1998 ; citation : (en) «The report (... ) apparently circulated in China's top echelons for decades until a copy was delivered anonymously to the (Tibet Information Network) group».
  27. (en) Secret Report on 1960s Tibet Published (TIN) .
  28. The Secret Report Of Tibet's 10th Panchen Lama Available Online For The First Time (TIN) .
  29. Elaine Kurtenbach, op. cit. ; citation : «Its authenticity could not be independently confirmed, and Chinese officials refused comment».
  30. (en) China's top Tibetan official criticises Panchen Lama report (TIN) , site World Tibet Network News, 9 avril 1998 ; citation : «Ngabo's comments on the famine are a criticism of the information in the Panchen Lama's petition, but he dœs not challenge its authenticity or express any criticism of its publication».
  31. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, de 1997, Fayard, p. 332 EAN13 : 9782213595023.
  32. Gilles Van Grasdorff Ramsay, Panchen Lama, Otage de Pékin, 1999, pages 235 et 236.
  33. (en) Late Panchen Lama's 70, 000-character petition revealed, in Tibetan Review, November 1996.
  34. Patrick French, Tibet, Tibet, une histoire personnelle d'un pays perdu, traduit de l'anglais par William Oliver Desmond, Albin Michel, 2005, p. 78.
  35. Late Panchen Lama's 70, 000-character petition revealed, op. cit.  ; citation : «The Panchen Lama was not a party member and faced considerable risks, especially since the relatively liberal climate of the previous years had already receded, and since steps had already been taken to address his complaints after he had raised many of them directly with Mao».
  36. Gilles Van Grasdorff, L'enfant oublié du tibet. La véritable histoire du Panchen Lama Guendun, préface de Harry Wu, Presse de la Renaissance, 1999, page 124 (ISBN 2266104837) .
  37. (en) Claude Arpi, Remembering a War. The 1962 India-China Conflict, sur Rediff. com, 15 novembre 2002.
  38. (en) The Panchen Lama ; citation : «The panchen lama was arrested after a 1964 speech supporting the exiled Dalai Lama».
  39. La tibétologue française Françoise Robin, dans un compte rendu de l'autobiographie de Tubten Khétsum, parle de «la famine génèrée par le Grand Bond en avant qui toucha durement le Qinghai» ( (fr) Françoise Robin, compte rendu de Tubten Khétsun, Memories of Life in Lhasa Under Chinese Rule (traduit du tibétain et présenté par Matthew Akester), New York, Columbia University Press, 2008, 344 p., dans Perspectives chinoises, 2008/2. Un texte publié sur le site du Comité Canada Tibet fait particulièrement référence au Tibet oriental : «it (the Petition) documents (... ) the starvation in eastern Tibet».
  40. (en) Interview with Ngapoi Ngawang Jigme, SCMP, Jasper Becker, 4 avril 1998.
  41. (en) China's top Tibetan official criticises Panchen Lama report (TIN), in World Tibet Network News, op. cit., 9 avril 1998 : «China's most senior Tibetan official».
  42. (en) Interview with Ngapoi Ngawang Jigme, SCMP, Jasper Becker, 4 avril 1998
  43. Cette histoire a déjà été mentionnée plus haut dans l'article, répétition.
  44. (en) China's top Tibetan official criticises Panchen Lama report (TIN), in World Tibet Network News, op. cit., 9 avril 1998 ; citation : «(... ) Ngabo Ngawang Jigme claims : I can tell you for sure that not a single man died of hunger in Tibet. I heard that some people died in Qinghai but I don't know how many. " In his reference to Tibet, Ngabo is referring only to the Tibet Autonomous Region. The Chinese authorities have stated that the TAR was not affected by the famine, and that only Qinghai and some parts of Sichuan were affected».
  45. (en) Barry Sautman, June Teufel Dreyer (eds), Contemporary Tibet : politics, development, and society in a disputed region, M. E. Sharpe, 2006, 360 p., ISBN 0765613549 ISNB 9780765613547, surtout Barry Sautman, "Demographic Annihilation" and Tibet, pp. 230-257.
  46. Barry Sautman, "Demographic Annihilation" and Tibet, op. cit.
  47. Barry Sautman, "Demographic Annihilation" and Tibet, op. cit.  ; citation : «Others claim that Tibet was the region most hit by China's famine of 1959-1962 ("Secret Panchen Lama Report" 1996), based not on statistics gathered in Tibetan areas, but on anonymous refugee reports lacking in numerical specificity».
  48. (en) Tibet : Human Rights and the Rule of Law, Mondial Commission of Jurists, Geneva, December 1997
  49. Source (le document n'est plus disponible sur le site tibetology. ac. cn)  : (zh) 1950—1990????????????????? (les chiffres de la RAT en 1953 et 1964 présentés dans cette étude correspondent à des évaluations, l'ensemble des autres chiffres proviennent de recensements)
  50. (en) Department of Population, Social, Science and Technology Statistics of the National Bureau of Statistics of China (???????????????) and Department of Economic Development of the State Ethnic Affairs Commission of China (??????????????), eds. Tabulation on Nationalities of 2000 Population Census of China («2000?????????????»). 2 vols. Beijing : Nationalities Publishing House (?????), 2003 (ISBN 7-105-05425-5).
  51. Bernard Kouchner évoque plus de 1 million de victimes.
  52. (en) Yan Hao, Tibetan Population in China : Myths and Facts Re-examined) , in Asian Ethnicity, vol. 1, Number 1, March 2000, pp. 28-29.
  53. Barry Sautman, June Teufel Dreyer, op. cit.
  54. (en) McLaughlin's One on One : Interview with the Dalai Lama", Federal News Service, April 19, 1991.
  55. (en) Barry Sautman, June Teufel Dreyer (eds), Contemporary Tibet : politics, development, and society in a disputed region, M. E. Sharpe, 2006, 360 p., ISBN 0765613549 ISNB 9780765613547, surtout Barry Sautman, "Demographic Annihilation" and Tibet, pp. 230-257 ; citation : «In 1991, the Dalai Lama stated that 200 000 Tibetans had died from starvation (McLaughlin's One on One" 1991), less than half of what had originally been claimed. The discrepancies are not surprising; some of the statistics are based on citation to documents that do not contain the figure at all, or have not been made public by the emigres».
  56. (en) Address to the Members of the United States Congress in the Rotunda of the Capital Hill in Washington, D. C. Dalai Lama, 18 avril 1991 : «For almost three decades, Tibet was sealed from the outside world. In that time, as a result of China's efforts to remake our society, 1.2 million Tibetans - one fifth of the population - perished.»
  57. (en) Human rights.
  58. Patrick French, Tibet, Tibet, une histoire personnelle d'un pays perdu, traduit de l'anglais par William Oliver Desmond, Albin Michel, 2005, pages 83, 84, 326 et 327.
  59. (en) «Chinese sources now show that at least 50 million Chinese died from hunger in the period 1958-62. Few provinces escaped the famine entirely, but the greatest number of deaths occurred in a great arc of misery that swept from east to west through central China : Shandong — 7.5 million, Anhui — 8 million, Henan — 7.8 million, Sichuan — 9 million, Qinghai — 0.9 million, Tibet — 1 million. In proportional terms, it was Tibet that suffered most, losing an estimated 25 per cent of its population of 4 million.», Michæl J. Lynch, Mao, Routledge Historical Biographies, 2004 (ISBN 978-0-415-21577-0) , p. 171 (voir en ligne).
  60. (en) Yang, Dali, Calamity and Reconstitu in China : State, Rural Society and Institutional Change since the Great Leap Famine, Stanford University Press, 1996.
  61. (en) Lillian M. Li, Fighting famine in North China : state, market, and environmental decline, 2007, 520 p., en part. p. 358 ; citation : «The famine was experienced al over China, but more severely in some provinces than in others. Sichuan, Anhui, Henan, and also Tibet were the most seriously affected provinces, as seen from the demographic record and other evidence».
  62. (en) New ghosts, old ghosts : prisons and labor reconstitu camps in China, note de la page 127, par James D. Seymour, Richard Anderson. [citation nécessaire]
  63. (en) Leslie Evans, How repressive is the Chinese government in Tibet?, sur le site UCLA Mondial Institute, 4 décembre 2002, compte rendu d'une conférence du professeur Barry Sautman à l'université de Californie à Los Angeles; citation : «There are no bases at all for the figures used regularly by the exile groups. They use the figure of 1.2 million Tibetans dying from the 1950s to the 1970s, but no source for this is given. As a lawyer, I give no credence to statistics for which there is no data, no visible basis».
  64. (en) Barry Sautman, Tibet : Myths and Realities; citation : «Only anecdotal evidence for all deaths by starvation among Tibetans is available and comes from the eastern edge of the plateau, where the Tibetan share of the population has long been minimal and where most of those who died were non-Tibetans».
  65. (en) Robert Barnett, Thunder for Tibet, compte rendu du livre de Pico Iyer, The Open Road : The Global Journey of the Fourteenth Dalai Lama, Knopf, 275 p., in The New York Review of Books, vol. 55, number 9, May 29, 2008 ; citation : «the number killed or starved to death since Chinese annexation remains unverified, although estimates by exiles run into the hundreds of thousands».
  66. Barry Sautman, "Demographic Annihilation" and Tibet, op. cit. , p. 242.
  67. (en) Yan Hao (Commission du département de planification d'État à l'Institut de recherche économique à Pékin), Tibetan Population in China : Myths and Facts Re-examined, Asian Ethnicity, vol. 1, No 1, March 2000, pp. 22-26.
  68. Barry Sautman, "Demographic Annihilation" and Tibet, op. cit., p. 242 : «Tibetans in U-Tsang (the central-western Tibetan area) were not exposed to the policies that induced the famine, but were beneficiaries of a land-to-the-tiller program and tax exemptions that increased production»
  69. Kim Yeshi, Tibet. Histoire d'une tragédie, Édition La Martinière, février 2009, page 250 - ISBN 978-2-7324-3700-2.
  70. (en) Françoise Robin, compte rendu de Tubten Khétsun, Memories of Life in Lhasa Under Chinese Rule (traduit du tibétain et présenté par Matthew Akester, New York, Columbia University Press, 2008, 344 p., dans Perspectives chinoises, 2008/2.
  71. Source : Libération
  72. Le feu sous la neige, Palden Gyatso avec l'historien tibétain Tsering Shakya, Actes Sud, 1997, p. 127 ISBN 2742713581.


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