Mycétisme

On nomme mycétisme la totalité des intoxications par consommation de champignons supérieurs. C'est-à-dire des champignons qui synthétisent et stockent des molécules toxiques pour l'homme et d'autres animaux par ingestion.



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Urgence médicale - Intoxication alimentaire - Trouble nutritionnel

On nomme mycétisme la totalité des intoxications par consommation de champignons supérieurs. C'est-à-dire des champignons qui synthétisent et stockent des molécules (endotoxines) toxiques pour l'homme et d'autres animaux (zootoxines) par ingestion.

Il existe d'autres cas d'intoxications répondant aux mêmes caractéristiques (endotoxines, zootoxines) dont les responsables ne sont pas des macromycètes (champignons supérieurs) , mais des mycromycètes, par exemple : l'ergotisme. (champignon responsable : Claviceps purpurea) Cette intoxication connue au Moyen Âge sous les termes de Mal des Ardents ou Feu de Saint Antoine est due à la consommation de pain fabriqué avec de la farine ergotée provenant de graminées (blé, seigle) parasitées par ce champignon provoquant cette maladie des céréales connue sous le nom d'Ergot de Seigle.

On peut distinguer différents types d'intoxications par les champignons supérieurs classées d'un point de vue pratique, selon les symptômes observés.

Ceux-ci sont regroupés par syndrome correspondant à deux grandes catégories :

L'incubation est le temps qui s'écoule entre le moment où sont ingérrés les champignons et le moment où apparaissent les premiers troubles gastro-intestinaux.


Principaux syndromes et champignons responsables

Incubation > 6 heures

Syndrome phalloïdien

Amanite phalloïde, amanite blanche (amanite printanière et amanite vireuse), lépiote de petite taille (groupe helveolla) les galères (galère marginée). Tous ces champignons contiennent les mêmes poisons, c'est-à-dire les amanitines.

Syndrome orellanien

Presque l'ensemble des cortinaires de teinte rouge, marron, et jaune contiennent des poisons responsables de cette intoxication, surtout le cortinaire couleur de Rocou et le cortinaire resplendissant.

Syndrome gyromitrien

Les gyromitres, surtout le gyromitre délicieux, contiennent un poison cellulaire mortel mais volatil, la gyromitrine : le séchage au soleil ainsi qu'à l'air ou la cuisson peuvent éliminer le principe actif.

Syndrome resinoïdien sévère (ou entolomien)

L'entolome livide est le grand responsable de cette intoxication quelquefois particulièrement grave auquel on peut associer le clitocybe de l'olivier et le tricholome tigré.

Syndrome d'intoxication inconstante mais sévère

On trouve dans cette catégorie des champignons dont la liste n'est pas limitative et qui sont , dans certaines conditions, soit non toxiques, soit particulièrement toxiques et quelquefois mortels : le paxille enroulé, l'amanite ovoïde variété proxima, les lépiotes proches de lépiote déguenillée (macrolepiota venenata), la russule olivacée (chair douce) ….

Incubation de 30 minutes à 2 heures

Syndrome resinoïdien léger et divers

On trouvera dans cette catégorie la plupart de champignons dont les effets toxiques, généralement de pronostic favorable (incubation inférieure à 6 heures, fréquemment voisine de 1 à 2 heures après le repas) ne sont pas forcément constants et fluctuent d'un sujet à l'autre : le bolet satan, la clavaire jolie, l'agaric jaunissant, l'amanite jonquille, la pezize vésiculeuse, le bolet châtain, l'agaric radicant, la vesse-de-loup «âgée» (glèbe foncée)...

On peut rattacher à ce groupe de nombreuses espèces. (en principe non toxiques mais douteuses) telles que les Hypholomes en touffes, les Hébélomes, les pholiotes pénétrante et remarquable, des champignons à cuticules visqueuses abondantes pouvant avoir un effet laxatif (Bolets des pins : Bouvier, Granulé, Nonette voilée, etc. ). Enfin, des espèces connues comme la russule émétique ou le Lactaire toisonné, non toxiques, mais ayant un goût poivré particulièrement piquant à brûlant peuvent être rajoutées à cette liste.

Syndrome Panthérinien

L'Amanite tue mouche et l'Amanite panthère sont les principaux responsables. Ils contiennent des poisons psychotoniques et quelquefois hallucinogènes.

Syndrome sudorien

Quasiment l'ensemble des Inocybes (chapeau conique à marge fendillée, lamelles argilacées, …) et les Clitocybes blancs de taille moyenne à petite contiennent des poisons provoquant surtout une hyper sudation des sujets intoxiqués.

Syndrome Coprinien

Le Coprin noir d'encre produit une toxine dont l'effet, semblable à l'effet antabuse, se manifeste seulement s'il y a prise d'alcool même plusieurs jours après la consommation du champignon.

Syndrome Narcotinien

On trouvera dans cette catégorie de nombreuses espèces, généralement de petite taille et coprophiles : Psilocybes, Stophaires, Panéoles, Inocybes, Plutées, … Tous ces champignons contiennent des principes hallucinogènes ; la Mycène pure aurait les mêmes propriétés.

Autres Syndromes (intoxications inconstantes ou moins caractéristiques ou spécifiques)

Syndrome Hémolytique

De nombreuses espèces contiennent des hémolysines thermolabiles (Amanite vaginée et Amanite rougissante (ou Golmotte) mais aussi les Helvelles et peut-être des morilles)  : quand elles sont consommées crues ou insuffisamment cuites elles provoquent des intoxications qui peuvent aller jusqu'à une insuffisance rénale avec anurie et hospitalisation

Syndrome d'Intolérance

Intoxications bénignes qui se produisent chez certaines personnes uniquement après ingestion des champignons connus comestibles, par exemple :

  1. Intolérance par mal absorption du Tréhalose (dissacharide, 2% chez certains champignons). Chez l'homme normal on trouve une tréhalase dans la muqueuse intestinale qui transforme le tréhalose en glucose absorbable. Certains individus ne possèdent pas cet enzyme. Le Tréhalose s'accumule par conséquent dans l'intestin et provoque une diarrhée par fermentation microbienne.
  2. Intolérance aux dérivés à triple liaison. Les champignons contiennent de nombreuses substances poly-acétyléniques (Pied bleu, Clitocybe nébuleux) dont certaines ne sont pas tolérées par certaines personnes.
  3. Intolérance aux antibiotiques fongiques :
    • directe (type allergique)
    • indirecte (par stérilisation de la flore saprophyte du tube digestif)
  4. Intolérance de type allergique divers : certaines personnes sont allergiques aux œufs, aux épinards, aux cacahuètes … ainsi qu'aux champignons, même les meilleurs. Ces allergies se manifestent par de l'urticaire, des œdèmes, des diarrhées, des nausées, …
  5. Incompatibilité entre la composition chimique de certains champignons (Cèpes, Girolles) avec des traitements médicamenteux et surtout les antibiotiques. Dans ce cas, les symptômes sont particulièrement divers.

Enfin, il faut rappeler qu'il existe des intoxications dues à des champignons altérés généralement par le vieillissement ou une mauvaise conservation avec formation de Ptomaînes (Putrescine, Cadavérine) ou attaqués par des moisissures et qui sont à l'origine de symptômes gastro-intestinaux plus ou moins grave.

De même, les champignons sont des mets peu digestes (énormément de cellulose)  : quand on en consomme de grandes quantités, il peut se produire des obstructions gastro-intestinales (mycobezoars) nécessitant une intervention chirurgicale.

Signalons finalement les intoxications d'ordre psychique qui se produisent chez les sujets au psychisme fragile ainsi qu'à l'imagination trop forte (voir le film «les proies» de/et avec Clint Eastwood selon le roman «The Beguiled» de T. Culinan).

Enfin, les champignons naissent d'un Mycélium (Dicaryotique) résultant de l'union de deux gamètes qui vit dans la litière des forêts et des parcs et s'étale sur plusieurs mètres carrés. Ce vaste «filet» leur sert à capter de très nombreuses substances toxiques (engrais, désherbants, pesticides, pollutions diverses, radioactivité…) qui se concentrent dans les sporophores (dans le pied et le chapeau) rendant ainsi toxiques des espèces néenmoins connues pour être particulièrement inoffensives…

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